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COMMUNIQUE DE PRESSE

ARRÊTÉ SÉCHERESSE : la Loire Atlantique dans le rouge

Depuis des semaines, on nous parle de souveraineté alimentaire menacée par la guerre en Ukraine. Le prétexte était bon pour lever les restrictions environnementales. Pour autant,on oublie un élément indispensable à notre vie sur terre : l'eau.

Nous sommes paysans et, par notre travail de tous les jours, nous façonnons le paysage nous contribuons à la préservation de la ressource en eau. 

Celle-ci est menacée en Loire-Atlantique, le 12 juillet est tombé un arrêté préfectoral mettant au niveau de crise une grande partie du département.

La conjonction d'un hiver ayant peu rechargé les nappes avec 9 mois déficitaire en pluviométrie, et de périodes à températures très élevées avec du vent d'est font que 47 % des ruisseaux et des rivières du département sont à sec. Les nappes baissent avec pour certaines des niveaux très inquiétants.

Les semaines à venir seront déterminantes, cet arrêté restreint l'irrigation agricole aux cultures indispensables, (maïs fourrage, légumes...). L'utilisation pour les terrains de golf, le remplissage des piscines, les jardins d'ornement, les douches sur les plages... est interdite.

Pour les semaines à venir nous ne pouvons pas attendre que les solutions nous tombent du ciel. Nous en appelons à chacun pour économiser l'eau : chez soi, dans son entreprise ou sur son lieu de vacances. Il n'y a pas de restriction sur l'eau potable, pour le moment, mais les jours qui viennent seront déterminants.

Enfin en tant que paysans nous sommes les premiers concernés par le dérèglement climatique, nous insistons sur le fait qu'il est urgent de prendre des mesures contre le réchauffement climatique :

En diminuant fortement le premier poste d'émission de gaz à effet de serre qu'est le transport, en relocalisant tous les pans de notre économie,

En réorientant notre modèle agricole, actuellement second poste d'émission de GES, en misant sur l'élevage pâturant comme fixateur de carbone dans les prairies,

En incitant aux pratiques agricoles qui préservent la structure du sol et limitent le ruissellement (rotation cultures avec prairies, drainage et arrachages haies interdits, agroforesterie, couverture des sols... ) plutôt que d'investir de l'argent public des mégabassines que l'on n'arrivera pas à remplir faute de réserves hivernales dans les nappes,

En menant une politique plus courageuse pour lutter contre l'artificialisation des sols, afin de garantir l'infiltration de l'eau, et la recharge des nappes comme des milieux naturels,

En priorisant l'usage de l'eau en agriculture et interdisant l'irrigation des cultures destinées aux méthaniseurs.