Zones de Non Traitement et pesticides

Madame,

 

Les administrateurs de la Confédération paysanne de la Mayenne vous remercient pour votre sollicitation et sont en désaccord avec les deux articles proposés.

 

Sur le sujet du foncier agricole, l'urgence est d'abord de stopper l'artificialisation des terres. La création d'habitat diffus (par exemple, avec la transformation de bâtiments agricoles en maison d'habitation) grignote toujours plus de terres agricoles. Or, l'article premier, tel que prévu, inciterait les aménageurs à sortir des surfaces agricoles plus de terres pour prévoir la ZNT.  Si ces zones tampons étaient entretenues par les collectivités ou autres, elles deviendraient alors improductives. Or, les surfaces non traitées ne sont pas des zones improductives (autrement, cela voudrait dire que l'agriculture bio ne produit rien...).

Comme vous le savez, les produits chimiques utilisés dans l'agriculture sont principalement de 3 types (herbicides – fongicides – insecticides). De par leur nature, ce sont des produits dont l'utilisation n'est pas neutre que ce soit pour la santé de l'utilisateur, le risque de résidus dans les produits, l'environnement de la parcelle traitée, les sols, la biodiversité... C'est d'ailleurs ce qu'ont confirmé l'INRAe et l'IFREMER hier avec une étude montrant des impacts «avérés» sur la biodiversité et les services qu'elle rend...

Pour protéger la santé des agriculteurs comme celle de nos concitoyens, il y a urgence à avancer. La plupart des produits utilisés sont reconnus comme potentiellement cancérigènes et/ou  perturbateurs endocriniens. Nous avons récemment eu un échange avec la présidente de la Ligue contre le cancer 53, Mme Bernadette Perrot, qui a également un discours très clair sur les intrants agricoles et leur impact, notamment sur la fertilité (voir aussi cette étude INRAe, sortie en mars dernier, sur le lien entre glyphosate et fertilité).

 

Les différentes politiques menées jusqu'à présent (Grenelle de l'environnement, Écophyto, ...) sont des échecs. Le mauvais état de nos cours d'eau ( en Pays de la Loire, seulement 11 à 15% des masses d'eau seraient en bon état!) et la présence de nombreux résidus chimiques en sont la juste illustration. Augmenter les distances ne règle absolument pas le problème de fond.
Notre défi est de produire des produits sains, en quantité tout en préservant nos communs (eau, air, sol...).
Par conséquent, pour la Confédération paysanne, l'urgence et les moyens doivent être mis dans les techniques, les méthodes, la recherche agronomique, afin de diminuer drastiquement l'utilisation de la chimie et de former massivement non seulement les paysans mais aussi tous les techniciens des Coop, Chambres...

Des exemples fonctionnent très bien, nous devons nous en inspirer et les démultiplier.

 

Restant à votre disposition pour toute échange complémentaire,